samedi 17 août 2013

Insaisissables

   
Au premier abord, il ne s'agit "que" d'un divertissement, un film d'action sympa genre "Ocean's Eleven" et à grand spectacle. Il est donc justifié de se déplacer jusqu'au cinéma le plus adéquate pour profiter du grand écran et de la sono.

En fait, ce n’est pas que cela car le spectateur comprend dès le début qu'il doit choisir son camp : Est-il du côté des quatre magiciens (bien entendu très sympathiques) et croit-il donc au moins un peu à la magie ? Les "enfants de Harry Potter" que nous sommes presque tous sont bien entendu troublés. Ou le spectateur est-il du côté de Morgan Freeman, un ancien magicien devenu sage qui gagne sa vie depuis des années en révélant les secrets des prestidigitateurs ? Sommes-nous donc prêts à nous laisser entraîner dans cette histoire sans nous poser de questions, juste pour le plaisir, ou devons-nous rester concentrés pour chercher par nous-même des explications rationnelles à ce que nous voyons ? Il y a de fortes chances d’être tiraillé...

Deuxième évidence qui apparaît rapidement : Il s’agira probablement d’un film avec « twist final » et les scénaristes vont nous balader jusqu’à la révélation de ce qui se cache derrière « l’Œil ». Je l’ai donc ouvert le mien, d’œil, avec la ferme intention de ne pas me laisser piéger comme dans « Usual suspects », « Angel Heart », « The Ghost Writer », etc. Peine perdue et doublement. En effet, je me suis identifié aux magiciens pendant tout le film mais, à la fin, j’étais Morgan Freeman.

Film de Louis Leterrier sorti le 31/07/2013.

Ma note : 7/10 (très bien).
   

dimanche 11 août 2013

Pique-nique à Hanging Rock

   
Les 14 critiques présentes sur SC ont déjà dit beaucoup de choses sur ce film. D'une part qu'il a inspiré le "Virgin Suicides" de Sofia Coppola. D'autre part qu'il symbolise la soif d'émancipation d’adolescentes vivant dans un internat en 1900 : cette ascension d'un ancien volcan aux rochers dont la contre-plongée accentue les formes phalliques ou rappelant parfois des visages d'hommes, par des jeunes filles qui retirent leurs chaussures et leurs bas au fur et à mesure qu’elles approchent du sommet, est suffisamment explicite. Enfin, beaucoup de critiques ont, sans remords, largement spoilé la fin !

Il y a cependant un aspect qui n’a pas encore été discuté. Le film date de 1975 et la BO de Bruce Smeaton fait beaucoup penser à « Rock Bottom » de Robert Wyatt, album sorti en 1974 et produit par Nick Mason le batteur de Pink Floyd. Même si le pic du psychédélisme date de 1967-1969, c’est bien une musique psychédélique que l’on entend en regardant ces jeunes gens qui perdent la tête en grimpant sur un rocher (Cf. le « high » lié à la consommation de drogue). Les corps filmés en gros plan et en contre-plongée, subissant l’implacable soleil australien, semblent être sous l’emprise de substances illicites. Le réalisateur suggère peut-être ainsi que la drogue pourrait constituer pour ces jeunes filles quittant l’adolescence, la seule façon d’échapper à un quotidien fermé et oppressant.

Au-delà de ses intéressantes « charges » symboliques, le film ne m’a pas beaucoup intéressé (d’où la note). Tous les personnages y sont frustrés et, compte tenu de la fin, le spectateur les rejoint.

Film de Peter Weir sorti en 1975.

Ma note : 4/10.
   

dimanche 4 août 2013

CD InRock La bande-son de l'été 2013

 
Voici mon écoute du CD "La bande-son de l'été 2013" des InRockuptibles, paru avec le numéro 919 du 10 juillet 2013) :

1. Illlumination de Franz Ferdinand : 7/10
2. Alien Days de MGMT : 6/10
3. That Loneliness de Jagwar Ma : 5/10
4. Attracting Flies de AlunaGeorge : 6/10
5. Better Than Yesterday de Hollysiz : 6/10
6. In Between (Temporary) de Micky Green : 4/10
7. Transports en commun de Kumisolo : 3/10
8. Formidable de Stromae : 7/10
9. Bluebell Fields de S Money : 7/10
10. Ghost Surfer de Cascadeur : 4/10
11. Holy Ghost de Mavis Staples : 5/10
12. In Limbo de Landschapes : 7/10
13. Embrasse-moi de Pendentif : 6/10
14. No one knows de Olivier Libaux feat. Inara George : 7/10
15. Old mountain station de I Am Lo-Fi : 5/10

Illustration : Maurizio Cattelan and Pierpaolo Ferrari. Courtesy of Toiletpaper Magazine.

Mise à jour : 17/08/2013.
  

Take Shelter

   
C'est un beau film mais il a quelque chose d’inabouti.

Oui, j'ai été ému par cette histoire chargée de symboles et d'oppositions. Tempête dans le crâne de Curtis, le personnage principal (le film nous expliquera pourquoi), et éclairs dans le ciel. Tonnerre qui fait sursauter Curtis mais que n'entend pas sa petite fille sourde. Caractère tellurique de Curtis, mutique ou ne s'exprimant qu'en ouvrant deux millimètres de commissure labiale, le visage gras, les mains sales, les pieds dans la boue, en contraste avec sa femme, Samantha, légère, lumineuse, précise (elle est couturière) et compréhensive avec son mari.

Cependant, je suis resté sur ma faim. En effet, le film nous « charge » des soucis médicaux, professionnels, financiers, sociaux, etc. de la famille LaForche, puis nous abandonne en rase campagne (ou sur le sable) sans nous donner la fin de l’histoire et donc sans nous décharger de ce fardeau. Surtout, le film hésite en permanence entre le film d'horreur (ce qu'il n'est pas mais le spectateur n'en est jamais tout à fait sûr) et le drame social sur fond d’Amérique profonde. On prend un peu la foudre mais la fin du film nous laisse sous haute tension.

Par ailleurs, il est difficile de ne pas penser à « The tree of life » de Terrence Malick (mais je ne sais pas quelle est la chronologie des tournages) : les arbres sont agités par le vent, Jessica Chastain est une épouse mise à l’épreuve par un mari qui « pète les plombs », et il y a des longueurs.

Ma note : 2/4 (bien)

Date de sortie : janvier 2012.